Dommages collatéraux

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Nous voilà un an plus tard. Un an de pandémie. Déjà! C’est qu’elle nous en aura fait voir de toutes les couleurs cette année. Et c’est loin d’être terminé. Tu as sûrement dû, comme moi, dire adieu à des projets importants qui te tenaient à cœur. Des voyages, des événements… Peut-être as-tu été dans l’obligation de réorganiser complètement ta vie.

En ce qui me concerne, j’ai eu mon lot de déceptions. L’automne dernier, je devais être en Inde pour une deuxième fois. Le but étant d’aller aider dans une école et donner un soutien à la communauté. Tu comprendras que je n’y ai pas remis les pieds. J’y pense souvent et mon cœur se serre. Tout est toujours parfait et je ne devais pas m’y retrouver en 2020, mais ils me manquent.

 J’aime énormément ce peuple. Être une contribution pour l’amélioration de leur quotidien me comblait de joie! J’ai dû revoir ma façon de contribuer et agir différemment, entre autres, en organisant une levée de fonds pour eux. J’ai envoyé les fonds à mon ami Jhulan avec joie et gratitude.

Le lendemain du tout premier épisode de confinement du 13 mars 2020, je devais tenir mon premier salon d’exposants en bien-être du corps et de l’âme. Tout était prêt! Cela faisait des mois qu’on y mettait tout notre cœur ma partenaire et moi. Tu imagines? On s’est fait fermer la porte au nez, la veille de l’événement qu’on avait mis des mois à préparer. Quelle déception! Encore aujourd’hui, je n’ai aucune idée du moment où je pourrai enfin tenir ce tout premier événement! C’est en quelque sorte un deuil à faire qui laisse un goût amer.

Puis l’été est arrivé et j’ai pu profiter d’un séjour en France pour terminer l’écriture de mon livre. Ce fut un immense privilège et j’en suis, encore aujourd’hui, remplie de gratitude. Je croyais bien que tout ce cauchemar serait derrière nous! Mon livre est sorti, et le lancement que tout auteur attend avec impatience était programmé pour novembre. BAM! Deuxième confinement. Mon lancement n’a pu avoir lieu. Encore une déception. Ne pas pouvoir célébrer cet accomplissement avec mes proches et mes lecteurs m’a tristement affectée. Je ne te ferai pas de cachettes, sans lancement, le succès d’un livre est fortement affecté.

Bien sûr, j’ai eu cet autre privilège de me rendre en France une deuxième fois en septembre pour y faire la promotion de mon livre Moi Rebelle et Magique.

Certes, c’est une opportunité inouïe! Nous avons toutefois dû nous ajuster à maintes reprises car les événements prévus au calendrier se voyaient annulés en raison de la pandémie. De jour en jour, nous dépendions totalement des décisions gouvernementales, sans parler du fait qu’on devait s’assurer de pouvoir rentrer au Canada. Ce voyage a porté son lot de stress. Présence policière dans les rues, présence de l’armée dans les gares, chaque déplacement nous offrait sa dose d’angoisse. Au final, de beaux moments enrobés de nombreuses inquiétudes.

Puis il y a eu le retour à la fin octobre. Moment où, encore une fois, on se voyait retirer des privilèges, resserrer les règles, restreindre les accès. Les gens sont fatigués de tout cela. Plusieurs sont à bout de ressources. Le manque de soutien se fait surtout sentir au niveau psychologique et émotionnel. Dans mon bureau de consultation en thérapie énergétique, j’en ai entendu de toutes sortes. On ne sait plus comment se sortir de ce gouffre maudit. Nos besoins de bases ne sont plus comblés. Si tu connais la pyramide de Maslow, tu comprendras mon énoncé.

Cette pyramide démontre la hiérarchie des besoins fondamentaux de l’être humain. La base constitue les besoins physiques (manger, boire, dormir, respirer). Pour la plupart cette base est encore nourrie. Quoique pour certains, avec les difficultés financières, cela devient problématique. Les gens sont angoissés, ne dorment pas bien, ont de la difficulté à mettre du pain sur la table. Au deuxième niveau, viennent les besoins de sécurité (environnement stable et prévisible sans anxiété ni crise). Hi la la! Déjà là, on l’échappe! Tout a pris le bord. Finis le calme et la sécurité. On ne sait jamais d’une journée à une autre ce qui nous pend au bout du nez. Passons à la troisième sphère, les besoins d’appartenance (amour, affection des autres). Ouf! Là aussi, ça grince! Les câlins sont criminels, les marques d’affection prohibées, et tout geste de rapprochement affectif n’est plus de mise. Comment combler ce besoin d’importance capitale enfermé tout seul chez soi? Le quatrième niveau est le besoin d’estime (reconnaissance et appréciation des autres). Pas facile quand tu ne vois personne d’autre que les résidents de ta maison. Bien sûr ils t’apprécient, mais on s’entendra qu’on a besoin d’un peu plus! Et finalement, le dernier besoin est l’accomplissement de soi. Tous ces gens dont l’entreprise ne peut plus opérer, toutes ces personnes qui peinent à retrouver un emploi parce que le leur n’est plus permis, leur estime d’elle en souffre.

Maintenant, ce qui est déplorable, c’est que ces gens qui ont besoin de soutien et d’aide, n’ont même plus les moyens financiers d’aller en chercher. Je l’ai vécu moi-même et c’est un effet d’entraînement très malheureux. Je sais que les services que j’offrais étaient une source merveilleuse d’allègement et de légèreté pour l’être humain, surtout en cette période pénible. Mais les gens ont des priorités. J’ose imaginer qu’ils choisissent les bonnes. Cela a tout de même eu l’impact suivant, ma clientèle a diminué de plus de 60%. Ce qui a eu comme effet collatéral que malgré toute ma bonne volonté d’aider, moi aussi mon revenu s’est vu grandement diminué. J’ai dû m’adapter, me réajuster, m’enquérir d’un revenu stable et sécuritaire et revoir totalement le fonctionnement de mon entreprise que j’avais mis des années à bâtir.

Les dommages collatéraux de cette pandémie maudite sont bien plus graves selon moi que la maladie elle-même. J’ose espérer qu’en cette période difficile, vous conservez la conscience de soutenir des petites entreprises locales qui peinent à survivre et qui ne demandent qu’à vous servir.

Au point de vue humain, gardez l’oreille tendue. La détresse psychologique fait des ravages et parfois, un mot, un regard, une écoute au bon moment peut tout changer.

Dans tout cela, la lumière existe toujours. Elle est en chacun de nous. Et si on s’en donne la peine, on peut rallumer une population entière par de tous petits gestes. A nous de jouer!

Nathalie Genest

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